Pétain, cet homme bon, calme, modéré, sage, élégant et simple, c'est une image de la France, c'est un paysage français, c'est l'image de l'Ile-de­France, de la Touraine, de l'Anjou, du Limousin. Les mots manquent à ce journaliste du Nouvelliste pour décrire, en 1940, les qualités du chef de l'État français.
Tombé lui aussi sous le charme, Paul Claudel s'écrie à son tour : « France, écoute ce vieil homme qui sur toi se penche et qui te parle comme un père, fille de saint Louis. Écoute cette voix raisonnable sur toi qui propose et qui explique cette proposition comme de l'huile et cette vérité comme de l'or. »
René Gillouin affirme : « Pétain, c'est le seul signe visible que Dieu protège la France. »

Un véritable culte populaire de Pétain est né, relayé notamment par la Légion française des combattants. Dans le malheur qui suit la défaite, des millions de Français se rattachent à l'image rassurante de ce vieillard, adulé comme une divinité.
L'almanach de la Légion propose à ses lecteurs une prière en l'honneur du Maréchal : « Notre Maréchal, que votre nom soit glorifié, que votre volonté soit faite... »
Devenu l'emblème du nouvel État, le bâton du Maréchal revêt la forme d'une francisque, symbole qui servira de décoration.